La table des négociations

 
 
 

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TableLa table des négociations – Mona Hatoum – Performance – 1983

 

 

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« Dans cette performance, Mona Hatoum est resté étendue sur une table éclairée par un projecteur pendant trois heures. Son corps, couvert de viscères, de sang et de pansements, était enfermé dans un sac mortuaire militaire, comme une victime de guerre. Une bande-son diffusait dans l’espace vide des propos d’hommes politiques occidentaux parlant de paix, ce qui accentuait encore le coté pathétique de ce corps (symboliquement) violenté et la froideur impersonnelle de l’environnement. Le seul mouvement perceptible était celui imprimé par la respiration légère du corps de l’artiste dans le sac en plastique. Les spectateurs, debout autour du cercle de lumière, étaient amenés à méditer sur leur propre impuissance devant la destruction, leur passivité faisant contrepoint aux discours sentencieux des hommes politiques. Mona Hatoum évoquait ainsi l’abîme existant antre la réalité de la guerre et la façon dont les politiciens et les médias la livrent à notre appétit de consommation. Libanaise de naissance, Mona Hatoum a fait personnellement l’expérience de l’oppression et de la résistance de différents groupes sociaux, à la fois au Liban, envahi par Israël en 1982, et en Occident, où elle était considérée comme une immigrée du tiers-monde. »

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Table02La table des négociations, Dialogues avec Mona Hatoum – restauration de performance – Novembre 2008

 

Un vidéo projecteur projette une photo et un texte (tirée du livre « le corps de l’artiste » de Tracey Warr et Amélia Jones) relatant une performance de Mona Hatoum effectuée en 1983, soit il y a 25 ans. Deux chaises disposées l’une en face de l’autre. Entre ces chaises, une table, banale. Sur cette table, un sac poubelle enveloppant mon corps. Autour de cette installation éclairée par une seule lampe un peu faible, des enceintes balancent le son de rires de sitcoms.